Kubilai Khan Investigations : la danse qui fait remuer du train
La dernière fois que ma copine la Philistine m'avait traînée à un spectacle de danse contemporaine, cela s'était fini par la vision apocalyptique de Maguy Marin et son compagnon au micro-pénis évoluant sur scène dans une nudité cruelle, qui mettait un point d'orgue -de barbarie- à une manifestation pseudo-pédagogico-pamphlétaire qui semblait n'avoir d'autre but que de nous indisposer.
C'est pourquoi hier, lorsque la même copine m'a conviée à un nouveau spectacle, j'ai commencé par lui répondre que j'avais piscine. Heureusement, elle a su trouver les mots pour me convaincre : "il y a de superbes danseurs mozambiquais ça ne dure qu'une heure". Mais quelle découverte! Imaginez une tour de Babel de la danse : des danseurs noirs, blancs, jaunes, venus avec les styles et les chants de leur pays ; imaginez une musque (live!) métissée, sang-mêlé de percus, de violon, d'électro ; imaginez que les tableaux se succèdent, pieds frappés, corps roulés, contacts et combats.... OUAAAAH ! C'était tellement beau et tellement fort que les gens se trémoussaient sur leur siège! Loin de la cérébralité abusive qui me décourage dans la danse contemporaine, le spectacle Gyrations of barbarous tribes est construit sur le concept du "prends ça dans ta face" - c'est beau, c'est bon, et on n'a pas besoin d'une médiation intellectuelle pour s'y engager tout entier.
Si vous avez l'occasion de les capter au hasard de leur tournée, surtout n'hésitez pas!